Tsé parce que c'est le fun danser !

Chevalier Seccyeth Date d'inscription : 08/01/2014 Âge : 36

Théodore avait mis une jolie robe. Une robe bleue pâle à rubans qui faisaient ressortir ses cheveux roses. Parce que c’était bien beau être spécialiste des explosifs, BOOM par ci, BOOM par là, et être couverte de suie vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de temps en temps ça faisait du bien d’être en robe. Pas que Théodore soit sale de sa personne, non non non. Mais ça ne partait pas facilement ce genre de saleté là. Elle avait donc pris extra extra son temps dans le bain et s’était extra extra frotter. Ensuite coiffure, robe, léger maquillage et autre tite crême hydratante partout ! C’était comme se promener dans un nuage après des jours à patoger dans la roche. Parce que ô que oui Théodore savait qu’était quoi patoger dans la roche. Son dragon avait été un dragon de roche. Il pouvait se mouvoir avec aisance dans n’importe quelle densité de pierre. Lui et son dresseur. Tsé avant qu’il crève… Ouin… Donc, Théo propre voulait dire Théo contente.

Parce que c’était une soirée dansante. Avec invité de marche, tite musique et courtoisie à profusion. Théodore se demandait même s’il allait y avoir des petites bouchées qui font que t’a toujours faim même après en avoir manger quinze ! Quoi qu’il en soit, elle trouvait que c’était une excellente idée. Elle aimait sa robe à ruban, et ses cheveux coifées, et les froufrous et le flafla. Par contre, ce n’était pas une raison pour passer vingt minutes devant son miroir à tourner en rond et pratiquer plusieurs pas de danse. Que nenni ! Parce que même si Théodore appréciait la perspective d’une soirée dansante, elle avait un but. Parce que Théodore était futtée. Elle savait que si quelqu’un était derrière cette idée, ce n’était certainement pas Khanrell. Donc elle risquait fort de s’ennuyer à mourir et chercherait un moyen d’échapper aux affres de la courtoisie à outrance et du sourire forcé. Leur grande Chef serait donc particulièrement à réceptive à n’importe quelle distraction. Et Théo avait à lui parler !

Pas que Théo aimait se plaindre. Non non. Enfin oui. Mais c’était autre chose. Pas que Théo soit du genre à se plaindre-à-son-chef-de-choses-inimportantes. Voilà. C’était plus ça. Théo donc, n’était pas du genre à se plaindre-à-son-chef-de-choses-inimportantes, mais il fallait sérieusement qu’elle parle à Khanrell. Elle avait tenté d’éviter de se rendre là, de résoudre sont problème elle-même, de trouver une solution, bla bla bla, mais rien n’y avait fait. Lorsque quelqu’un était un cas flagrant de mauvaise volonté, il y avait peu de choses qu’une enfant de quatorze ans pouvait faire ! Elle ne voulait pas non plus lancer les gros canons tout de suite et préférait tâter un peu le terrain auprès de Khanrell. Théodore avait encore espoir qu’elle arriverait elle-même à régler la situation. Donc, elle apperçu Khanrell, et s’approcha très suuuuubitlement d’elle.

Bonjour Ô grand et magnifique Chef ! lança-t-elle d’une manière un peu plus sarcastique qu’elle ne l’aurait voulu.

Théodore ne mettait pas en doute les facultés de Khanrell. Aucunement. Mais elle ne savait jamais comment lui parler. La Seccyeth l’impressionnait un peu en fait. Sa façon de réagir lorsqu’elle était nerveuse était malheureusement d’être sur la défensive. Théo toussa nerveusement, espérant que Khanrell n’avait pas relevé son ton de voix.

Charmante petite fête ! Vous vous amusez bien ?

Elle fit voleté sa robe.

Je euh… Ouin. Je voulais vous parler. C’est que. Si vous avez deux minutes bien entendu !

** Grosse conne ! ** pensa Théodore. ** Tsé bafouer devant son Chef c’est tellement la meilleure chose pour qu’elle te prenne au sérieux ! **

Elle tenta de redevenir sérieuse. Le but, c’était d’avoir l’air sure, en pleine possession de ses moyens.

Je me demandais en fait. On fait quoi, advenant, je veux dire, si hypothétiquement un Apprenti se ramasse seul ?

[Considérez que ce RP ce passe au début de la fête, avant tous mes autres RPs de l’Event Casual ^^ En terme de chronologie ça me simplifie la tâche. ]

Frivolités, idioties, ils rient, ils courent, ils s’empressent et se réjouissent. Ils ont hâte que ça commence, se mettent tous beaux, oublient les soucis. Robes, froufrous, bijoux, habits, coiffure et maquillage. Dans la folie du moment, les lieux semblent empreints de magie, car il règne une atmosphère de joie dans ce château qui n’a vu que la décadence de l’humain et la peine depuis trop longtemps. Le portrait est idyllique, parfait en tous points, tout le monde est heureux. On jase, on se demande qui fera quoi comme discours, qui invitera qui à danser, et on s’active.

Idyllique, parce qu’il n’y a jamais une peinture qui ne comporte pas une ombre, un endroit sombre au moins. Parce que dans toute bonne joie il y a toujours de la tristesse, et que chaque blanc du monde est un peu gris. Idyllique, parce qu’il n’y a rien de plus parfait que l’imperfection.

Khanrell est cette imperfection, l’ombre sur le tableau lumineux, le grisâtre du blanc.

Les gens croiront ce qu’ils voudront, ce n’est pas son idée, Oh Dieu non, ça ne l’a jamais été. Elle déteste cette fête idiote, elle ne s’est pas mise belle, elle ne s’est pas maquillée ni bien vêtue. De toute façon qu’aurait-elle pu porter, sinon ses habits de guerre? C’est tout ce qu’elle possède alors, c’est sous ses étoffes d’espionne qu’elle s’en va dans le milieu de l’action pour s’assurer que tous les préparatifs vont bon train. Et dès que la fête commencera, que les invités arriveront, elle fuira, s’entraînera, boudera dans son coin. Peut-être qu’elle ira voir Shenya, et le duo brisé ira danser à sa façon, dans les nuages, au clair de lune. Décidée de simplement assumer son rôle de chef en supervisant la création de la fête et de disparaître avant que qui que ce soit ne la retienne, elle est entrain d’installer les décorations sur la table des victuailles lorsqu’arrive une des jeunes apprenties de l’ordre. Elle avait été attribuée à un autre Seccyeth récemment, Khanrell ne se souvenait plus trop pourquoi ce changement-là. Il y en avait tellement eu des changements… Maître mort, suicide, abandon, disparition…

*Et j’en passe…*

Elle avait l’air de bonne humeur, elle était toujours un peu étrange celle-là, un peu trop farfelue, elle s’adressa à la Chef avec tellement de politesse que s’en était hypocrite, et le ton ne plaisait pas à le Pardusse qui avait l’impression que l’adolescente se moquait d’elle. Heureusement, il semblait que c’était seulement l’énervement causé par la fête qui avait fait agir Théodore ainsi car elle se reprit en toussotant nerveusement en complimentant la fête et lui demandant si elle s’amusait.

* Non, c’est une merde et je m’appète à m’enfuir…*

Enfaite, elle avait besoin de parler à son Chef et se calma pour avoir l’air sérieuse alors qu’elle lui demandait tout bonnement ce qui se passait lorsqu’un apprenti se retrouvait sans Maître. Khanrell soupira. Ne venait-elle pas justement de changer de Maître celle-là? Elle devait le savoir.

- Ben, on lui en donne un autre, et si personne n’est libre on égorge l’apprentie et on s’en fait des steaks.

Malgré l’humour noir, Khanrell n’avait pas eu le moindre sourire qui aurait pu faire croire à l’adolescente qu’elle faisait une blague, elle était un peu pince-sans-rire dernièrement, et si elle s’était payé la tête de Théodore ce n’était pas parce qu’elle trouvait ça un peu amusant mais seulement parce qu’elle était exaspérée et voulait s’en débarrasser au plus vite.

- Pourquoi cette question Théodore? Je viens à peine de t’assigner à Mist, ne me dis pas qu’il lui ait arrivé quelque chose? Enfaite je l’ai vu il y a environ 10 minutes, donc, il n’est pas mort au moins… S’il ne reste plus de Maître, j’en choisirai un assez responsable pour avoir deux apprentis, mais de toute façon, tu en as un, alors pourquoi cette question hypothétiquement idiote et inutile?

Croisant les bras, elle s’adossa sur la table, les sourcils froncés en fixant sérieusement la coquette demoiselle pour la rendre plus nerveuse, lui montrer son autorité, lui faire faire pipi dans ses culotes… Et parce que, Khanrell est comme ça, tout simplement, dure, froide, chiante.

Et directe.

Chevalier Seccyeth Date d'inscription : 08/01/2014 Âge : 36

Théodore regarda Khanrell d'un air peu convaincue. Mais quelle aide remarquablement, non magistralement, utile à son problème ! L'Apprentie roula les yeux dans leur orbite.

Ouuui ! Très utile ! Je suis certaine que ça convaincre les colons de nous donner leurs enfants afin de renflouer l'armée ça. Nous sommes en déficit sévère d'effectifs, mais débarassons-nous de ceux que nous avons déjà ! Parce que tout le monde sait que c'est de nourriture et non pas de soldats que nous manquons vraiment. Pratique et logique...

Théodore était une fille intelligente, mais la diplomatie n'était pas son fort. Elle avait tendance à dire tout ce qui lui passait par la tête et ça sortait toujours tout croche. Elle manqua d'ajouter qu'elle croyait le cannibalisme et l'infanticide comme étant une des coutumes des Barbares des Royaumes libres. Imitions-nous maintenant ces primitifs ? Mais elle se retient à la dernière seconde. C'était peut-être un peu trop poussé... Heureusement, Khanrell sembla s'intéressée un peu plus à sa question. Elle lui dit qu'elle venait de voir Mist et que ce dernier n'avait donc pas passé à trépas. Aux dernières nouvelles que Théodore avait de lui, il était effectivement toujours en vie... Mais là n'était pas la question.

Ooouuuuiinn. Il est en vie. Enfin je crois aussi. C'est pas vraiment ça la question. Tsé... Je pense que justement il s'en fiche que vous nous ayez assigné ensemble comme vous dites. Il n'a pas trop l'air de prendre vos ordres au sérieux. Ou alors il n'a pas compris. Parce qu'étraaangement, à chaque fois que je vas le voir il s'enfuit. Je veux dire, Hey ! Pratique ça ! À trois ans de finir de ma formation et de devenir vraiment utile, mon Maître se sacre de moi et s'en va toujours faire ses petites affaires dans son coin et m'ignore carrément. Pff ! Meilleur Maître au monde ! Amenez-en dix de même ! Je suis certaine que Mist pense à bien et qu'il juge que c'est le meilleur pour moi, mais je ne pense vraiment pas que ce soit une pratique très utile pour l'Ordre. Je veux dire, d'ignorer son Apprentie. Je ne sais pas ce qu'il va faire tout seul, se crosser ou aller pleurer dans son coin, mais on a tous perdu de quoi. À un moment donné, il faut se retrousser les manches et revivre ! On ne peut pas passer nos vies à pleurnicher. Je vais mon possible, en essayant d'aider les gens, en nettoyant les décombres pour que les colons puissent se bâtir, mais à un moment donné, j'ai besoin d'un Maître ! Donc je m'excuse si ma question parait idiote et inutile, mais il y a un certain cheminement que je peux faire seule et un certain cheminement que je peux faire juste avec un mentor et il me semble que je sois d'avantage rendu à la partie numéro 2 qu'à la partie numéro 1 ! J'ai contre le fait que Mist veuille un peu de tranquillité. Moi aussi j'aime ça une fois de temps en temps, mais à chaque fois que j'essaie d'aller le voir, soit il pique une crise de colère (ce qui d'ailleurs est très utile afin d'établir un lien de confiance) ou alors il m'ignore ou s'enfuit. L'un comme l'autre, reste que je suis une Apprentie et que vous lui avez ordonner de m'apprendre notre métier. Est-ce vraiment ainsi que vous voulez que vos subalternes traitent vos ordres ? Donc, si ma question est si ridicule, comment se fait-il que je sois prise dans cette situation et obligée de venir vous en parler ?

Théodore n'était pas certaine d'aimer comment cette discussion évoluait. Elle avait voulu tâter le terrain, savoir ce qu'il serait possible de faire avant d'entamener des procédures plus sérieuse. Elle avait encore espoir de pouvoir parler à Mist, de régler le problème d'elle-même. Mais elle voulait savoir quels étaient ses recours si jamais ses ultimes tentatives s'avéraient infructueuses. Mais elle avait été piqué au vif par les réponses de Khanrell qu'elle avait toujours admirée. Elle avait toujours trouvé que c'était un bon Chef, une personne posée, réfléchie et juste. Durant les moments où elle avait été seule et sans maître, la grande Chef avait été son modèle. N'avait-ce été qu'une illusion ?

Khanrell soupira par rapport à la réaction de Théodore. C’est sûr que le côté humoristique de sa phrase n’avait peut-être pas été évident à déceler pour l’adolescente puisqu’elle n’avait ni souris, ni fait de clin d’œil ou quoi que ce soit, mais elle n’apprécia tout de même pas que l’apprentie ne décèle pas le fait que c’était juste pour la niaiser qu’elle avait parlé de se nourrir de son corps… Bon, et sa réponse était juste un peu beaucoup trop sarcastique au goût de la Chef. Venant d’Iris, sa petite sœur, ça aurait passé comme un couteau dans le beurre, mais venant de quelqu’un d’autre, la Seccyeth n’appréciait pas l’insubordination. Elle savait qu’elle était sa place dans le monde, quelle était l’image qui se dégageait de sa personne. Elle se savait impressionnante et imposante, alors il ne fallait pas rire d’elle. Respecter sa supérieur, c’était tout ce qui avait de l’importance.

Sauf que, Théodore était jeune. Jolie. Un peu innocente au premier coup d’œil. Damn, elle lui faisait penser à Iris.

Khanrell reteint donc un commentaire et divertis ses mains en continuant de travailler sur la mise en place de la table tout en gardant un œil et deux oreilles à la plainte de l’apprentie, car s’en était une. Apparemment Mist ne s’occupait pas bien d’elle et ne lui enseignait rien, ce qui était en effet un gros problème puisqu’il fallait que la relève soit au niveau s’ils ne voulaient pas se faire démolir par Enkidiev. Même si la chef savait que son Seccyeth était encore à l’envers et ne s’était jamais remis de la perte de sa dragonne, ça ne lui donnait pas d’excuse pour mal s’occuper de ceux qu’on lui confiait. Le Chevalier n’avait pas abandonné son équipe simplement pour se venger, ça sa Chef le savait pertinemment et c’était justement la raison pour laquelle elle l’avait gardé : un homme désespéré est un homme fou, mais puissant et prêt à tout pour mener à bien sa mission. Sauf que pour que Mist puisse venger un jour Winda, il fallait gagner la Guerre, et pour cela…

Il fallait une relève.

- Tu sais Théodore… Je comprends très bien la mesure de ton problème. dit-elle en lâchant finalement la table et en posant sa main sur la nuque de l’apprentie, à la racine de ses cheveux. J’ai pas besoin de dessin d’habitude pour comprendre quand quelque chose à besoin de mon attention, tu es bien mignonne de vouloir me rappeler le rôle d’un Maître envers son apprentie, mais je le connais très bien. Vois-tu, je vais t’aider Théodore. Tout en lui parlant, elle marchait avec elle, la main toujours proche de ses cheveux, en la guidant vers la sortie de la salle. On peut allez voir Mist ensemble, je vais lui rappeler gentiment son devoir, je crois savoir comment m’y prendre avec lui… Et en attendant de le retrouver, je vais t’apprendre, à toi, comment t’y prendre avec moi.

Avec un petit sourire un peu mesquin (parce qu’ils n’étaient jamais des vrais sourires de joie) Khanrell ferma ses doigts, de façon à tirer à peine, très très légèrement, la chevelure de l’adolescente, juste assez pour qu’elle sente l’autorité sortir de sa chef, alors que celle-ci braquait ses yeux sombres dans les siens.

-Moi, vois-tu, je n’aime pas qu’on me réponde avec sarcasme. Respecte cela, soit toujours bien mignonne comme tu as su le faire au tout début, et toi et moi allons nous entendre à merveille, d’accord? dit-elle d’une voix qu’elle modifia magiquement pour qu’elle sonne doucement aux oreilles de l’apprentie, pour que ça sonne rassurant et maternelle, parce que naturellement, Khanrell était tout à fait incapable de tendresse et que si elle n’était pas intervenue magiquement, ses paroles auraient été aussi froides que d’habitude.

Elle reprit toutefois sa vraie voix pour la suite. Sa main quitta aussi la chevelure de Théodore alors qu’elle reprenait sa marche sans la regarder.

- Je sais que je ne connais pas bien mes membres, parce que je ne vous parle jamais. C’est pour des raisons qui me sont personnelles, mais surtout parce que je ne tiens pas à vous aimer particulièrement, je ne veux pas être biaisée par mes émotions lorsqu’on sera sur un terrain de Guerre. Ce n’est pas avec mon cœur qu’on me conquit, en faisant pitié ou en suppliant, mais en m’apportant des arguments de béton. Tu m’as dis que Mist ne t’entraînais pas, ça me suffit. Oh, je suis aussi quelqu’un de très simple, je n’aime pas les flaflas et les gliglis, j’aime la simplicité. Reste bien simple avec moi, et je te prendrai au sérieux, pour la bonne petite apprentie que tu es. Sinon, tu ne seras qu’une adolescente à mes yeux… J’suis intelligente, j’tiens au développement de mon armée, c’est pour ça que j’vais me dévouer à vous aider, c’est pas de l’amour c’est de l’intellect, alors, restons-en aux bonnes vieilles formulations froides, insipides, mais d’une évidence impeccable, d’accord?

Elle marchait désormais devant elle, en direction de la chambre où longeait Mist, en espérant qu’il soit présent. Toute d’autorité, lorsqu’elle frappait à une porte, Khanrell n’avait besoin que d’un coup, et de ses trois mots :

- C’est Khanrell. Ouvre.

(J’vais MP Mist pour l’avertir, s’il veut joindre le RP tant mieux, sinon on fera comme s’il était pas là et on continuera en duo)

Chevalier Seccyeth Date d'inscription : 08/01/2014 Âge : 36

Théodore n'aimait pas la tournure des choses. Non vraiment pas. Elle aurait préférée autre chose. Une autre conclusion, une autre réaction. Elle ne comprenait pas Khanrell. C'était une bonne chef. Oui oui, il n'y avait pas de doutes. Mais elle réagissait bizarrement. Théodore n'était pas certaine de comprendre ce qui se passait dans sa tête. Au nombre restreint de Seccyeth qui restaient sur Enkidiev, pourquoi les traitait-elle de manière aussi froide et bête. Au contraire, ne devraient-ils pas tous se serrer les coudes et travailler ensemble ? N'étaient-ils pas frères et soeurs d'armes avant tout ? Surtout que la plupart d'entres eux avait choisi de rester. Théodore aurait très bien pu être en train de se la couler douce sur Irianeth à s'entraîner avec un autre maître imbécile et d'autres frères d'armes imbéciles mais en tout cas ne plus avoir à faire avec des natifs ridicules qui refusaient d'admettre qu'ils avaient perdu. Alors que Khanrell lui répondait de manière particulièrement peu avenante, la jeune fille se dit que c'était peut-être ce qu'elle aurait du faire d'ailleurs. Car ce n'était certaine pas Kassidy qui lui avait donné un raison de rester et vraisemblablement pas Mist qui la motivait en ce sens non plus... Elle ne connaissait pas Mist à l'époque bien entendu, mais c'était une autre affaire...

Tsé parce que bien entendu, Khanrell était dure, sévère et froide avec tout le monde... sauf avec Iris. Théodore n'était pas sotte. Dans un sens elle s'en fichait. Dans un autre, ça la faisait mauditement chier. Que leur Chef fasse des passe-droits à sa petite soeur, c'était correct dans un sens. Si Théodore avait une soeur, elle l'a protégerait aussi. Le problème n'était pas là. Le problème s'était que personne, non personne !! ne se permettrait de laisser tomber Iris, la soeur du Chef, comme elle ont l'avait laissé tomber. Mais tsé, qui était Théo ? Juste une fillette. Elle n'avait ni grande soeur, ni père... ni même de mère, pour l'époque. Faque elle se retrouvait toute seule. Pas parce qu'elle n'était pas bonne. Pas parce qu'elle n'avait pas été à son affaire. Juste parce qu'elle était elle et que tout le monde s'en fichait. Théodore n'était pas du genre à pleurnicher. Elle avait passé cette période. Un jour, elle avait décidé que ça servait à rien d'attendre que le monde soit juste et elle avait arrêté de pleurer. C'était comme ça. Donc, qu'Iris puisse faire pas mal tout ce qu'elle voulait et reçoive le meilleur enseignement au monde sous prétexte que c'était la soeur du Chef, Théodore s'en fichait royalement. Mais ça ne voulait pas dire qu'elle acceptait non plus de se faire rejeter comme une vieille-guénille-sale-oublié-en-moton-sur-le-bord-du-comptoir-et-qui-pue-le-yark. Tsé, elle était peut-être une guénille, mais elle faisait sa job avec ardeur et dévotion. Pour cette raison, elle refusait qu'on la traiter comme une guénille-qui-absorbe-même-pas. Au moins une guénille-qui-absorbe se serait bien. Bon là ça n'avait plus rapport...

Donc, Théo appréciait peu les derniers dénouements de l'histoire. Khanrell l'entraîna vers les appartements de Mist. Elle lui parlait d'une voix doucereuse. Théo aimait encore moins ça. Ça avait quelque chose de menaçant. Non Théo n’aimait vraiment pas ça. Khanrell lui promit de parler à Mist et de lui donner une petite leçon de communication-khanrenalle-101. L’Apprentie lui fit un petit sourire incertain. Non merci? Elle allait lui dire que finalement ce n’était pas la peine et qu’elle s’arrangerait toute seule (comme d’habitude) et que ça avait été impolie de sa part de venir déranger Khanrell (et surtout suicidaire au niveau carrière), lorsque la Chef lui tira les cheveux. Elle ne comprenait pas. Sa voix était douce et tendre. Presque maternelle même. Mais ses yeux lançaient des couteaux et elle lui faisait mal. Pour quelqu’un qui disait aimer les choses simples, Théodore la trouvait difficile à suivre. Khanrell la lâchait enfin. Elle lui fit un petit exposer sur son manque d’intérêt envers les membres de son armée. Si elle n’avait pas été la Chef, Théodore lui aurait probablement dit sa façon de penser. Mais Khanrell était Khanrell. Théodore, même si elle l’admirait pas mal moins en ce moment, la respectait toujours.

Vous faites ce que vous voulez avec votre armée. Ce sont vos affaires. C’est vous le Chef. Vous le savez mieux que nous sinon, ben ce ne serait pas vous le Chef ! Ça va de soit.

Elles arrivaient devant la porte de la chambre de Mist et Théodore eut vraiment envie de rebrousser chemin. Elle allait expliqué à Khanrell que tout ceci n’était nullement son intention et qu’elle désirait tenter de régler les choses elle-même, qu’elle voulait juste connaître la procédure si jamais ses tentatives étaient infructueuses, mais la Seccyeth avait déjà cogné à la porter. Thédore paniqua mais n’en laissa rien paraître. Elle ne voulait surtout pas paraître comme un bébé ni aux yeux de Mist, ni aux yeux de Khanrell. Tout allait de travers ! Tout tout !

Non… murmura-t-elle.

Elle baissa les yeux et attendit avec défection que Mist réponde, que Khanrell qui parle et qu’elle perde toute crédibilité aux yeux de son Maître. Par une chance, non miracle ! Mist ne répondit pas. Théodore serra les yeux biens fort ensemble et prit son courage à deux mains.

Madame la Chef. C’est que, ce n’était pas mon intention. Je ne voulais pas que vous parliez tout de suite à Mist. Je voulais tenter de régler les choses par moi-même avant que vous interveniez. Je voulais simplement savoir quelles étaient mes options si jamais je n’y arrivais pas par moi-même ! Je vous remercie, pour vrai, d’être venir ici pour parler à Mist. Mais je voudrais quand même essayer d’arranger les choses moi-même. Je veux qu’il m’entraîne parce qu’il voit du potentiel en moi, pas parce que son Chef le lui a ordonné. Mist ne me connait pas encore. Il ne sait pas que je peux être une bonne Apprentie. Il refuse de me parler. Je dois le convaincre de me donner une chance et il verra que je suis dévouée. J’ai… J’ai confiance en mes aptitudes. Je dois juste réussir à trouver le moyen qu’il me donne la chance de lui prouver que je mérite son temps. Je veux tanter cette chance. Je veux essayer une dernière fois par moi-même. Je voulais simplement savoir quels recours j’avais si mes tentatives échouaient. J’aurais du le dire avant. Pendant qu’on s’en venait.

Théodore se frotta le bras par nervosité et regarda la pointe de ses souliers.

C’est que vous êtes tellement autoritaire. Je n’ai pas su quoi dire lorsque vous m’avez entraîner. Je vous ai juste suivis.

Elle reprit une nouvelle fois son courage en main et regarda Khanrell dans les yeux. Nullement avec affront, mais avec détermination.

Mist n’est pas là alors c’est ma dernière chance. Je vais faire mon possible pour le convaincre de me donner simplement quelques heure de son temps et il verra que j’ai tout ce qu’il faut pour être une bonne Apprentie. J’ai… j’ai perdu mon dragon comme les autres, mais j’ai travaillé fort sur mon pouvoir d’explosion. Je me suis rendue utile. J’ai aidé les colons, j’ai pratiqué mes armes, j’ai travaillé fort. J’ai juste besoin qu’il me donne une chance. Et s’il ne le fait pas, alors je viendrais vous voir et on réglera ça de manière officielle. Mais idéalement, lorsque je reviendrais vous voir, ce sera pour vous dire que tout est arranger ! Je vais travailler encore plus fort, vous allez voir. Merci d’être venue. Pour vrai. Je sais que vous dites que vous ne vous intéressez pas à nous pour ne pas vous attacher et je comprends, mais merci d’avoir voulu m’aider. Je vais travaillé fort… pour vous aussi ! Vous allez voir !

Il y a une raison à tout ça. Enfaite, il y en a plusieurs. Ceux qui regardent Khanrell de loin et sans la connaître penseront qu’elle n’est qu’une Reine de glace, sadique et sans scrupules, machiavélique. Ils ne sont pas totalement dans le tord, mais ce n’est pas non plus la vérité absolue. La Pardusse n’aime plus personne mis à part sa sœur, c’est bien simple, elle s’imagine simplement que son armée n’est qu’un jeu d’échec géant dont elle peut disposer à sa guise des pions. La raison de ce détachement total des sentiments envers ses compagnons d’armes est bien entendu due à la trop grande peine qu’elle a perdue en perdant tous ses amis. Elle sait pertinemment que c’est mal d’agir ainsi et de ne pas écouter les siens, mais en même temps, elle a trop peur de se remettre à souffrir en aimant, de quelque façon que ce soit, d’amitié ou d’amour. Il lui a fallu trop de temps pour se remettre émotivement et oublier la douleur lancinante dans sa poitrine, elle a cru qu’elle en mourrait, alors maintenant, elle faisait tout pour que ça ne revienne pas. Et cela passait par le fait d’ignorer ses émotions et refuser de se lier avec quiconque… Sans amis, sans amours, et sans intérêt pour personne, elle ne pouvait pas être triste à nouveau, elle ne pouvait plus perdre ses proches. Il n’y avait qu’Iris qui était une exception à cette règle, elle ne pouvait pas se détacher émotivement de sa sœur, alors elle la surprotégeait, plus que n’importe qui, pour s’assurer de ne pas souffrir sa perte.

Si elle devait tuer une légion de ses propres soldats pour elle, elle n’hésiterait pas à le faire.

Pas parce qu’elle n’a aucune conscience morale… Juste parce qu’elle aime Iris.

Et puis, ça fait tellement mal… De n’avoir plus personne sur qui compter.

Théodore ne semblait vraiment pas certaine de penser ce qu’elle disait en disant qu’elle pouvait bien diriger son armée comme elle le voulait, elle était probablement en désaccord avec la façon froide de contrôler qu’utilisait Khanrell. Et elle avait bien raison d’être dégoutée par cette méthode peu conventionnelle qui ferait en sorte que la Chef ne serait pas aussi dévouée à protéger ses Chevaliers en dangers, si elle ne les aime pas… Ils avaient tous raison en faite, parce qu’ils pensaient TOUS ça… Mais malgré tout…

Elle avait quand même trop souffert pour se lier, et continuerait donc son rôle de Chef à sa façon, au risque de paraître déplacée… Parce qu’elle avait peur de souffrir.

Elle avait la trouille.

Ben oui, elle n’était pas parfaite.

Après avoir frappé à la porte de Mist, Khanrell sentit finalement la panique de Théodore. Elle n’était vraiment pas douée avec son pouvoir empathique et ressentait rarement les émotions des gens, et souvent à la dernière seconde, quand il était trop tard. Les émotions négatives étaient toutefois très prenantes et la Pardusse réalisa que l’apprentie n’était plus du tout à son aise lorsqu’elle l’entendit murmurer un faible «Non» qui serait passé inaperçu si elle n’avait pas eu des oreilles de chat. Attendant une explication à la négation de la jeune fille, la Chef ne dit rien de plus, croisant ses bras sur sa poitrine. Étrangement elle n’entendait rien de l’autre côté de la porte, même en abusant de son pouvoir d’ondes sonores pour espionner la chambre de Mist… Il était absent.

Apparemment Théodore en vint à cette même constatation lorsque plusieurs secondes s’écoulèrent, puisqu’elle ouvrit finalement la bouche pour expliquer à son Chef qu’elle ne désirait pas vraiment que celle-ci en parle à Mist, qu’elle voulait juste avoir une idée de ses possibilités si elle n’arrivait pas à régler son problème toute seule. Elle la remerciait de vouloir l’aider mais que ce n’était pas ce qu’elle désirait au fond, parce qu’elle voulait obtenir l’attention de son Maître pour les bonnes raisons, pas juste parce que Khanrell allait lui tordre le bras et le forcer à être gentil…

*Je ne sais pas vraiment ce que j’aurais fais d’autre, honnêtement, que le punir… Alors elle a raison.*

Enfaite Khanrell était plutôt étonné de voir la détermination de l’adolescente à vouloir améliorer son sort toute seule et progresser par ses propres moyens. En voilà une perle de l’Ordre qu’il ne fallait pas perdre.

* Raison de plus pour qu’elle ait un bon Maître… *

Tête basse, l’apprentie lui expliqua que parce qu’elle était trop autoritaire, elle n’avait pas osé l’empêcher de l’emmener jusqu’à la chambre de Mist, mais que honnêtement elle désirait partir de là, profiter du fait qu’il était absent pour le convaincre par elle-même, sans avoir l’impressionnante et dangereuse Seccyeth à ses côtés.

- Comme tu veux Théodore… marmonna banalement la Chef sans toutefois cacher l’ombre du sourire de satisfaction qui la possédait. Enfaite, je suis même bien d’accord, et ravie je te l’avoue, de t’entendre parler comme tu le fais. Tu es déterminée, un peu orgueilleuse on dirait, mais j’haïs pas ça, le monde orgueilleux, ça fait des bons soldats…

Les mains dans le dos, elle se dirigea à nouveau vers la salle de réception, où les préparatifs n’étaient pas terminés, ce qu’elle devait se dépêcher de faire avant que la foule arrive, pour se cacher ensuite.

- Je le sais, ce que tu as fais depuis trois ans, et je ne dénigre pas du tout tes efforts. Enfaite, tu semble être parmi les rares qui se remettent de la Destruction, c’est admirable, je pense que tu es même plus forte que moi sur ce coup… Je ne m’intéresse pas à vous dans le sens émotionnel, parce que j’ai trop souffert, tu dois comprendre ça, mais ça ne veut pas dire que je ne sais rien de mes soldats… Je te fais confiance tu vas être une grande Seccyeth, et je compte sur toi pour tout faire pour le devenir. Si Mist failli une seconde fois à sa tâche, prévient moi, mais je suis certaine que tu le persuaderas. Après tout, tu m’as bien persuadée moi que tu étais une bonne grande fille.

Comparée à son attitude habituelle, à ce moment là Khanrell paraissait presque délicate même si son ton de voix ne laissait entendre aucune tendresse, le sens de ses mots était bel et bien flatteur et c’était l’effet qu’elle voulait produire. Montrer qu’après tout, elle n’était pas vraiment un monstre de glace, juste qu’elle était… Détachée. Mais dévouée à son Ordre, son armée et ses membres, malgré qu’elle ne les connaisse pas personnellement.

Revenue à la Grande Salle où aurait lieu la soirée dansante, Khanrell jeta un œil sur Théodore qui semblait de nouveau gonflée à bloc, déterminée à impressionner sa Chef, parce qu’elle avait de l’ambition, cette gamine là.

* C’est écris dans ses yeux. *

- En attendant, travaille fort… pour qu’on finisse la salle à temps. dit-elle alors qu’elles passaient devant une des grandes fenêtres de la pièce.

Pourtant, il faisait presque nuit et il n’y avait que la lune pour les éclairer… Pourquoi lui avait-il semblé percevoir un halo de lumière autour de l’apprentie s’il n’y avait aucun éclairage extérieur pour créer se contre-jour?

* J’ai du me l’imaginer… Maman me racontait des fables la dessus, mais c’était pour m’apaiser, comme à une enfant, ça n’existe pas, et puis, mes yeux me mentent, j’ai trop sommeil.*

- J’ai bien peut que rien ne soit prêt avant que les gens arrivent, j’avais annoncé la fête pour le couché du Soleil et il dort déjà, il y a cette table encore à remplir de vivres et décorer…

Elles n’étaient plus devant une fenêtre, il n’y avait aucune chandelle à proximité, et cette fois, elle ne pouvait pas avoir halluciné, le corps de Théodore s’était bel et bien mit à scintiller…

- Dis-moi Théodore, tout en travaillant… Tu as donc le pouvoir de… Faire des explosions hein? un léger malaise ressortait dans sa voix. Ça te permet aussi de créer de la lumière, de t’illuminer?

Au fond, c’était peut-être juste ça… Ça devait être ça! Sans avoir jamais assisté à un entraînement magique de Théodore, Khanrell ne pouvait pas savoir qu’elle était la réaction du corps de la jeune fille lorsqu’elle faisait exploser des choses.

- Parce que si c’est ça, s’il-te-plait, ne fais pas exploser la salle ensuite. Tu viens de t’illuminer. Tu contrôle ton pouvoir pourtant?