Les Colonies d'Enkidiev
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Les Colonies d'Enkidiev

Un forum de Jeu de Rôle inspiré de la série «Les Chevaliers d'Émeraude», dans un contexte où l'Empire a conquis la moitié du territoire des Enkievs mais où tout peut encore changer.
 
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 Petit intermède [perdu dans le château]

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2 participants
AuteurMessage
Rosalinde
Chevalier d'Enkidiev
Rosalinde


Date d'inscription : 20/12/2013

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MessageSujet: Petit intermède [perdu dans le château]   Petit intermède [perdu dans le château] Icon_minitimeLun 27 Jan - 22:16

C’était une soirée comme une autre. Complètement absorbée par ses patients, Rosalinde papillonnait entre les lits de camp, les cris, les gémissements et les blessés. De sa douce voix, elle rassurait. De ses longs doigts, elle palpait, touchait, chassait la douleur. La lumière diffuse de ses paumes enveloppait les patients et les âmes. Elle guérissait les plaies, les maux. Quand elle se levait, les sourires fleurissaient sur les lèvres des hommes, des femmes et des enfants. Les mercis fusaient. Et le temps de se retourner pour aider le prochain, Rosalinde fermait les yeux une seconde, le temps d’un battement de cœur. Un soupir s’échappait. Une goutte de sueur perlait. Mais cela importait peu. Parce que, parmi tous ces gens, elle cherchait toujours une silhouette, une chevelure, des yeux qu’elle reconnaîtrait. Elle se disait toujours que, le prochain patient, elle le connaîtrait…

Elle ne le connaissait pas. Elle ne les connaissait pas. Pourtant, il restait toujours un peu d’espoir, une flamme vacillante dans la noirceur de l’inconnu. Parce que Rosalinde ne savait pas. Et tant que personne ne venait lui assurer qu’ils étaient morts, il lui restait un petit espoir. Il restait une chance que ses parents, que ses frères, ses sœurs, ses oncles, ses tantes aient survécu. Il restait une chance pour qu’ils aient pu fuir vers des terres plus clémentes. Elle aimait à croire qu’ils avaient trouvés refuge dans l’un des royaumes libres. Qu’ils avaient aidé à la reconstruction d’un village pour mieux s’y établir et recommencer à cultiver la terre. Ces pensées, elle les entretenait religieusement, parce qu’elles étaient un peu ce qui lui permettait de se lever chaque matin. Elles lui permettaient de se lever, d’aller au dispensaire, d’aider à la reconstruction. Ces pensées, c’était ce qui la gardait alerte.

Toutefois, elle devait arrêter pour ce soir. Elle sentait ses forces fuir. L’énergie lui manquait. Ses pouvoirs n’étaient pas illimités. Et en user ainsi, aussi souvent en si peu de temps, égrenait ses forces. Elle soupira, sourit au vieil homme qui dirigeait ce soir le dispensaire. Elle le salua gentiment avant de quitter le bâtiment, pour se diriger d’un pas leste vers le château de Rubis. Les chevaliers d’Enkidiev y logeaient pour le moment, mais Rosalinde savait bien que cet intermède de paix ne pourrait durer. Les villageois des royaumes conquis voudraient les récupérer. Les royautés également. Et les chevaliers participeraient à nouveau à cette guerre.

Perdue dans ses pensées, Rosalinde remarqua au dernier moment l’animation qui régnait dans le hall. Une bonne partie des invités semblait déjà avoir gagné la salle à manger. Elle avait oublié qu’une soirée était donnée. Elle ne se souvenait plus de la raison, sauf que tous étaient invités à venir se réjouir. Rosalinde rasa les murs, espérant ainsi échapper à ces obligations. Elle ne rêvait que d’un bon bain chaud et d’une bonne nuit de sommeil. Et pour le moment, avec le sang sous ses ongles, ses cheveux défaits et sa mine fatiguée, elle ne pouvait rester avec les autres. Discrètement, elle réussit à rejoindre ses appartements où elle effectua une toilette sommaire, surtout pour laver le sang séché sous ses ongles. Devant elle, la bassine. Elle tenait la petite brosse et frottait. Encore et encore. Pourquoi le sang ne partait-il pas facilement? Elle souffla, se regarda dans le miroir. Elle était une véritable catastrophe. Elle vit le lit derrière elle. Elle soupira. Si elle pouvait s'étendre, juste un moment... Et passer outre cette soirée.
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Murdoch
Sous-Chef des Chevaliers d'Enkidiev
Murdoch


Date d'inscription : 06/12/2013
Âge : 36
Royaume/Colonie habitée : Rubis

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MessageSujet: Re: Petit intermède [perdu dans le château]   Petit intermède [perdu dans le château] Icon_minitimeMar 28 Jan - 23:53

Murdoch avait aperçu Rosalinde qui se faufilait hors de la salle. Elle la comprenait dans un sens. Elle même aurait voulu être ailleurs en ce moment. Rosalinde était sale et épuisée. Ça se voyait de loin. Machinalement, Murdoch se mit à la suivre de loin. Sa soeur-d'arme avait du travailler toute la journée à l'infirmerie. La jeune femme enviait dans un sens son utilité. Elle aurait voulu elle aussi avoir un pouvoir pratique. Un pouvoir qui rendait la vie meilleure. Murdoch s'attardait généralement rarement à ce genre de pensée. Elle était fatiguée et ça paraissait. Elle aussi aurait voulu se sauver. Mais elle avait des obligations. Elle devait rester. Amuser les invités. Laisser Siobhan la pavaner partout. Murdoch appréciait généralement les soirées mondaines, mais pas ce soir. L'atmosphère de celle-ci était tout sauf joyeuse. C'était déprimant plutôt. Tout le monde s'efforçait d'avoir l'air de bonne humeur, d'avoir de l'entrain, de faire la fête. Mais c'était évident que tout le monde était déprimé. Personne n'avait vraiment l'intention de s'amuser, mais ils se forçaient de faire de beaux sourires. Murdoch admirait leur détermination, mais trouvait en même temps qu'il ne faisait que rependre leur désespoir comme une contagion.

Il fallait qu'elle parte...

Murdoch suivit donc Rosalinde dans les couloirs jusqu'à sa chambre. Elle tenta de lui faire signe, mais sa soeur d'arme ne s'en rendit pas compte. Murdoch n'allait quand même pas crier son nom. Ce serait tellement vulgaire. Elle poursuivit donc à la suite de ses pas. Elle n'aurait qu'à la annoncer son arrivée lorsqu'elle l'aurait rattrapé. Rosalinda entra dans sa chambre. Sans se presser, Murdoch finit les derniers mètres qui la séparait des appartements de son amie. Elle y cogna discrètement et attendit, l'image même de la patience.

Bonsoir ma chère, lui dit-elle lorsque sa soeur d'arme ouvrit.

Murdoch époussetta sa robe avec élégance, défaisant les plis et rafraîchissant sa tenue.

Je vois que vous vous êtes sauver de la petite fête de ma mère. Non que je vous en tienne rigueur. Si je pouvais, soyez assurer que je suivrais votre exemple et rentrerais dans mes propres appartement. Puis-je entrer ?

Elle attendit la réponse de Rosalinde et entra dans la pièce d'un pas élégant. C'était la première fois en fait qu'elle visitait sa soeur d'arme dans ses appartements. Murdoch prit un moment afin de balayer la pièce des yeux.

C'est charmant ici. Vraiment , commenta-t-elle d'une voix douce. Ah oui la fête. Hélas, je ne puis m'absenter. Mais je prendrais bien une petite pause si vous m'en donnez l'opportunité. À moins bien entendu que vous soyiez trop fatiguée pour me tenir compagnie. Je ne voudrais vous importuner !


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Rosalinde
Chevalier d'Enkidiev
Rosalinde


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MessageSujet: Re: Petit intermède [perdu dans le château]   Petit intermède [perdu dans le château] Icon_minitimeMer 29 Jan - 1:01

Quelques coups discrets frappés à sa porte détournèrent Rosalinde du sang sous ses ongles. Elle attrapa une petite serviette pour essuyer ses mains, franchissant les quelques pas la séparant de la porte. Doucement, elle l’ouvrit et sourit à sa visiteuse. Là, sur le pas de ses appartements se tenait, dans toute sa splendeur aristocratique, Murdoch. Les deux filles avaient été élevées ensemble. Elles avaient reçues la même éducation magique et la même éducation militaire. Elles se connaissaient bien. La guerre les avait sans doute rapprochées également. Pourtant, elles ne venaient pas du même monde, et des soirées comme celles de ce soir le prouvaient. Là où Rosalinde se sentait comme un sac de patates, Murdoch était comme un poisson dans l’eau. Il suffisait d’une robe pour que son port altier reprenne le pas. D’ailleurs, Rosa tiqua au vous de sa sœur d’armes. Elle reprenait ses manières. Sa mère avait mauvaise influence sur elle.

Rosa lui sourit, ouvrant encore plus grand la porte pour permettre à son amie d’entrer. Elle voulait bien lui offrir une pause. « Je ne me sauvais pas vraiment. J’avais juste oublié… Je comptais descendre, je t’assure. Une fois que j’aurais été plus présentable… Mais il est vrai que l’idée de m’en sauver m’a traversé l’esprit… » Un sourire complice fleurit sur ses lèvres. Elle referma derrière Murdoch, et regagna la coiffeuse. Là, assise, elle observa en même temps que Murdoch ses appartements. Ils lui avaient été attribué à son arrivée à Rubis. Ils étaient charmants. Rosa n’y avait rien ajouté. De toute manière, pour le temps qu’elle y passait… Elle préférait largement le petit lit de l’infirmerie, qu’elle utilisait parfois lorsqu’elle ne voulait pas rentrer au château.

Rosa remercia sa sœur d’arme pour le commentaire. « Tu sais que tu ne me déranges jamais, Murdoch. Tu peux bien prendre tout le temps que tu veux pour te reposer. Avec un peu de chance, j’aurai fini de me préparer et je pourrai redescendre avec toi… » Rosa invita son amie à s’asseoir sur la chaise, près de la coiffeuse. Ensuite, elle reprit sa brosse et recommença à brosser ses ongles. Il ne restait pas beaucoup de traces, mais elle préférait qu’il n’y en ait pas du tout.

« Tu sais que c’est remarquable la vitesse à laquelle tu t’intègres. La soirée n’a pas dû commencer il y a longtemps que tu as déjà repris tes manières de grande dame. » Face au visage interrogateur de Murdoch, Rosa répliqua simplement : « Le vouvoiement. Tu es déjà passé au vous… Au fait, ton écuyer t’a abandonné? Ta mère te trimballe d’un émissaire à un autre? Qui y a-t-il d’intéressant en bas? » Il n’y avait plus trace de sang. Le sourire de victoire illumina tout le visage de la jeune femme qui lança un triomphale enfin! Et, alors qu’elle écoutait les réponses de son amie, attendant un rapport détaillé, elle se sauva derrière les paravents pour enfiler une robe pour l’occasion.
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Murdoch
Sous-Chef des Chevaliers d'Enkidiev
Murdoch


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MessageSujet: Re: Petit intermède [perdu dans le château]   Petit intermède [perdu dans le château] Icon_minitimeMer 29 Jan - 10:52

Rosalinde bafoua pendant un moment. S'excusant, se justifiant, inventant des raisons. Murdoch s'en fichait éperdument au fait. Que Rosalinde vienne ou ne vienne pas, ça ne la dérangeait guère. La Sous-Chef aurait normalement exigé autant que possible que tous les Chevaliers soient présents. Par simple politesse envers les invités, bien entendu, mais également afin de prouver aux membres de la Royauté que l'Ordre était là, présent, actif, toujours protecteur. Mais ce soir, c'était différent. L'atmosphère était déjà assez pourrie, elle ne souhaitait pas que personne ne la gâche encore plus. Si Rosalinde était trop fatiguée (et/ou dénuée d'intérêt) pour aller en-bas, elle ne lui ferait pas de pression.

Rosalinde lui permit de rester et lui offrit une chaise. Murdoch s'y assit d'un geste élégant et étudié. Elle remercia sa soeur-d'arme. Ses yeux, malgré elle, lançait des étincelles de gratitudes. Ah une chaise ! Enfin s'asseoir ! Elle avait tellement mal aux pieds à cause de ses souliers. Bien entendu, elle ne l'aurait dit à personne ! Mais elle appréciait grandement le répit que lui offrait Rosalinde. Celle-ci s'était mis à se brosser les ongles avec vigueur. Murdoch n'avait pas à la regarder pour savoir sur quoi elle s'acharnait ainsi. Le travail à l'infirmerie avait pour inconvénient de ne pas être en accord avec des normes d'hygiène et de présentation stricte. On ne pouvait tout régler avec la magie et parfois il fallait se salir les mains.

Vous devriez utilisé un pâte de gros sel, d'huile d'amande et sauge. Ça aiderait à faire décoller ce qui est sèche et nourrirais vos mains, suggéra-t-elle à son amie. Je sais que le sel est précieux en ce moment, mais vous n'en avez pas besoin de beaucoup, vous pouvez toujours le réutiliser.

Elle-même aurait aimé pouvoir remplir sa coiffeuse de cosmétique, de bijou, de pierrerie, de produits de beauté. Avoir le luxe d'entretenir sa peau de pêche et de se parrer. Mais l'heure n'était pas à la vanité, ni même aux dépenses superflues. Les Royaumes libres vivaient en sursis. Chaque ressource était comptée et utilisé uniquement dans sa plus stricte nécessité afin de pouvoir aider à la reconstruction des royaumes et à la consolidation des défenses. Un jour... peut-être... pourraient-ils même tous lever une armée afin de chasser l'Empire. Après ça... Mais Murdoch savait que c'était ridicule. Même si elle ne vivait pas dans une situation aussi ridicule, il ne lui servirait à rien de remplir sa chambre de tenue, de cosmétique, de livres, d'oeuvres d'art. Elle était un Chevalier et non une Dame. Une guerrière et non une Magicienne. La jeune femme soupira malgré elle, mélancolique. Elle espéra que Rosa, prise par son récurage vigoureux, ne s'en était pas aperçue. Son amie lui parla ensuite et elle y porta toute son attention, préférant occuper son esprit plutôt que de lui laisser le loisir de se rappeler à quel point elle détestait sa position et ce que son avenir lui avait réservé. Rosalinde lui parlait de son acclimatation rapide à la vie de la haute société et le fait qu'elle vouvoyait tout le monde. Murdoch fut quelque peu interloquée. N'avait-elle pas toujours été une grande Dame ? Son  vouvoiement n'était aucunement quelque chose de nouveau. Elle s'était toujours adresser ainsi, que ce soit envers ses supérieurs, ses frères et soeurs d'armes et même envers les Écuyers et les Élèves ! Une ombre de tristesse à peine perceptible passa dans le regard de la jeune femme. Il lissa sa robe d'un geste nerveux mais ô combien gracieux.

Et bien ma chère... Je crois que le temps passer à l'écart l'une de l'autre vous à simplement fait oublier certains détails...

Elle préféra s'arrêter là, de crainte de froisser Rosalinde. Elle s'était toujours bien entendu avec sa soeur d'arme et ça la peinait de réaliser qu'elle la connaissait si peu. Nihawel et maintenant Rosalinde... Murdoch se demanda si elle pourrait un jour être elle-même sans décevoir les autres. Siobhan l'avait envoyé autrefois à Émeraude, lui promettant que ce serait temporaire. Elle lui avait ordonné de ne jamais oublié qui elle était, de ne pas abandonner ses manières, sa grâce et sa dignité. Mais l'apprentissage de la magie promit n'était jamais venu et elle était devenue Chevalier. Aujourd'hui, sa mère la pavanait partout comme une récompense juteuse à ses collègues de la royauté. Murdoch devait sourire, être belle, mais surtout ne rien dire. Sa mère semblait oublié qu'elle était chef par interim de cet ordre et non un objet de prestige. D'un autre côté, si elle avait abandonné quelques peu son côté délicat durant les années de reconstruction, elle n'avait pas pensé que ce sacrifice aurait d'autres conséquences que de lui déplaire simplement à elle-même. Nihawel l'avait pensé à l'image des travaux qu'elles avaient fait ensemble. Rustre et terre-à-terre, bien qu'avec une petite touche de distinction. Elle avait ignoré qui était véritablement Murdoch. Aujourd'hui, elle était déçue. Elle avait vu qui la jeune femme était vraiment et n'avait pas appréciée. Murdoch n'était pas une guerrière. Elle était une aristocrate. Les arts et la recherche éternelle de la beauté avait plus d'importance à ses yeux que le claquement des épées et le hennissement des chevaux. Elle était cependant réaliste aussi et savait les besoins des Royaumes libre et ses responsabilités. Malheureusement, Nihawel avait cru cet intermède comme étant la véritable elle. Murdoch l'avait vu dans ses yeux. Elle avait perçu la déconfiture dans les yeux de la Reine elfique. Elle avait ses gestes gracieux se détourner d'elle. La façon dont elle était partie sans lui dire au revoir ne laissait pas non plus place au doute. Quand à Rosalinde... Murdoch était déçue également que sa propre soeur d'armes aie oublié qui elle était elle aussi. Murdoch savait qu'elles avaient été élevée en guerrière ensemble, mais elle avait pensé que Rosalinde comprendrait mieux que quiconque son dilemme intérieur. N'était-elle pas elle-même une guérisseuse plutôt qu'une tueuse ? Elle devrait savoir le déchirement que lui apportait d'être sur le champ de bataille.

Mais malgré tout ça, Murdoch sourit délicatement. Parce que c'était la chose à faire. Parce que c'était ce qu'on s'attendait d'elle. Parce qu'elle n'avait pas le choix... Il n'y avait pas assez de Chevaliers pour qu'elle aille le loisir de lui expliquer clairement que son désarrois. Elle devait garder son image.

Nous avons tous été très occupée par nos obligations, expliqua-t-elle afin d'offrir une possibilité à Rosalinde de clore cet aspect de leur discussion. Il est normal, vu l'état des choses et l'urgence de nos occupations, que nous ayons déviez l'une de l'autre. L'important, bien entendu, est que nous restions bonnes amies.

Rosalinde lui parla ensuite de son Écuyer et Murdoch se retint de soupirer. Pas contre elle, bien entendu, mais contre la manière dont Furie s'était éclipsé.

Je crains que mon apprentie aie autant d'intérêt que vous pour la haute société et les choses aristocratiques. J'ai tenté de lui enseigner la manière appropriée de se faire des contacts, mais elle ne semble pas avoir apprécié mes explications. Même si je dois avouée que la perspective de se faire apprendre à marcher peut sembler... dénuée d'intérêt ? il reste que ces gens sont comme des requins. Ils se jetteront sur une personne ne faisant pas partie des leurs comme des chats sur une pelote de laine. Ils auraient joué avec elle jusqu'à ce que leur amusement s'épuise pour ensuite la rejeter lamentablement. Je n'ai tenté que de la protéger en fait. Mais elle se croyait noble et distinguée je crois. Mes enseignements ont du la froisser. Dommage...

Murdoch sorti son éventail de sa ceinture et s'aéra pendant un moment. Rosalinde avait fini de se nettoyer les mains et se dirigea à l'arrière de son paravent pour se changer. La Sous-Chef détourna pudiquement les yeux. Dans l'éclairage tamisé de la pièce, une silhouette pouvait apparaître et elle ne voulait pas gêner son amie. Elle-même n'aurait jamais osé se dévêtir avec un invité présent dans la pièce, mais elle savait que c'était ses propre standards qui étaient trop élevés. Elle n'avait rien contre le geste de Rosalinde. Lorsque la jeune femme émergea de derrière son paravent, Murdoch s'éventait toujours, exactement de la même manière où elle avait été laissé. Elle voyait que son répit approchait de la fin et elle n'avait guère envie de retourner à cette soirée empoisonnée.

Rosalinde tenta de se coiffer [Avec la permission de la joueuse de Rosalinde] et Murdoch la laissa faire pendant un moment. Un soupire traversa finalement ses lèvres. Elle se lassa de voir sa soeur-d'arme se battre avec sa tignasse rousse. Elle referma son éventail, le rangea dans les replis de sa robe et se leva pour venir se placer derrière l'autre jeune femme.

Vous n'arriverez à rien en vous tirant les cheveux Rosalinde, murmura-t-elle.

Elle repoussa doucement les mains de son amie et étudia pendant un moment sa chevelure. Murdoch aimait ses cheveux. Ils auraient pu être mieux entretenus, mais elle voyait que Rosalinde, compte tenu des circonstances, en prenait soin. C'était une femme soucieuse de son apparence, ça se voyait à son frottage énergique de ses ongles après tout ! Beaucoup auraient abandonnés. Murdoch savait que c'était cependant par égards pour les autres et non par vanité, ce qui rendait le tout encore plus charmant. Elle posa ses mains gantées sur la tête de Rosalinde et fit virevolté pendant un moment ses mèches rousses.

Avez-vous une broche ? Une épingle ou quoi que ce soit qui puisse retenir vos cheveux ? Un simple bâton pourrait faire l'affaire aussi. Je le cacherais s'il n'est pas joli.

Elle laissa sa soeur d'arme lui répondre et lui remettre l'outil avant de fixer sa coiffure. Elle recula, admirant son ouvrage.

Je suis d'avantage habituée à manier mes propres cheveux, mais l'effet est plutôt joli. Qu'en pensez-vous ?

Murdoch donna le temps à Rosalinde de s'évaluer et de lui faire ses commentaires. La jeune femme soupira ensuite. Il était temps. Elle n'avait plus d'excuses pour remettre à plus tard son retour à la fête.

Je crois qu'il est l'heure d'y aller maintenant.

Une ombre de tristesse passa à nouveau dans son regard et ses épaules, d'habitude si droites, tombèrent. Elle avait l'air misérable.

Devons-nous vraiment y aller... Ma mère... J'en ai assez d'être trimballée d'un dignitaire à l'autre comme un juteux morceau de viande. Elle ne veut pas mon opinion militaire, elle veut simplement que je rehausse son aura. Je comprends en partie sa stratégie, mais cette soirée ressemble plus à un assertion de son propre prestige qu'une tentative de retrouver la vie normale et d'entamer des discussions pour l'avenir et la survie des Royaumes libres...
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Rosalinde
Chevalier d'Enkidiev
Rosalinde


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MessageSujet: Re: Petit intermède [perdu dans le château]   Petit intermède [perdu dans le château] Icon_minitimeMer 29 Jan - 12:28

Rosalinde avait souri quand sa sœur d’armes lui avait suggéré un pâté de sel, d’huile d’amande et de sauge. « Une autre fois, peut-être. » Ce soir, sa détermination viendrait à bout du sang sous ses ongles. Et il ne suffit que de quelques minutes pour lui donner raison. Concentrée sur ses mains, elle remarqua tout de même l’air de Murdoch, un quart de seconde, lorsqu’elle s’assit sur la chaise. Elle appréciait le geste. Tant mieux. Et la conversation continua… Le vouvoiement. L’écuyer. La mère de Murdoch, accessoirement reine de Rubis. La soirée.

Il avait fallu un bon moment avant que Rosalinde comprenne la remarque de Murdoch. Elle l’avait blessée, sans s’en rendre compte. Elle prit le temps de se remémorer leur apprentissage, leurs dernières années à se côtoyer lors de la reconstruction des royaumes encore libres. Au cours de ces années, Murdoch lui avait paru si accessible, si terre-à-terre, mais il est vrai que le vouvoiement n’avait jamais cessé. Pourquoi ne s’en était-elle pas rendu compte? Elle se contenta de sourire. Que pouvait-elle ajouter à cela? Rien, malheureusement. Murdoch venait de se refermer comme une huître, malgré des apparences ouvertes, familières.

Avant de s’isoler derrière le paravent, Rosa hésita. Elle avait envie de prendre la main de Murdoch. Elle avait envie de la rassurer. Elle devait la rassurer. « Bien sûr, que nous resterons amies. Il n’en tient qu’à nous. » Un bref sourire et Rosa se réfugia derrière le paravent alors que Murdoch discourait sur son apprentie.

« Tes intentions étaient louables, mais parfois, il est préférable de laisser les gens aller. Ton écuyer apprendra à la dure. Elle se cassera les dents face à l’aristocratie… Tu n’y pouvais rien. Ne te tracasse pas avec cela trop longtemps. Dans le meilleur des cas, elle aura fait comme moi. Elle aura tenté de se sauver. Je lui souhaite d’avoir réussi, dans tous les cas. »

Derrière le paravent, elle porta attention à la conversation de son amie alors qu’elle se débattait avec corset et jupes. Elle se sentait emprisonnée dans ces mètres et ces mètres de tissu. Le décolleté était trop plongeant à son cou, mais elle rajouterait un morceau de dentelle pour le camoufler un peu. Il y en avait un bout dans le tiroir de sa coiffeuse, lui semblait-il. Elle finit enfin par émerger. Contrairement à Murdoch, Rosalinde avait été élevée parmi les paysans. Elle avait déjà huit ans lorsqu’elle avait rejoint Émeraude pour commencer son apprentissage. Ainsi, son concept d’intimité différait largement. Il ne suffisait pas d’être seul en quatre murs. Il fallait s’isoler en soi-même. En sortant, Rosa ne fit pas de cas du regard de Murdoch. Elle savait qu’elle avait détourné le regard.

Retrouvant son image dans le miroir, Rosa se mit alors à la tâche d’arranger ses cheveux. Ils étaient d’un rouge flamboyant, affreusement bouclés. Elle prenait la peine de les laver, sommairement, mais elle n’y avait jamais prêté une plus grande attention. Elle n’en voyait pas l’intérêt. Elle prit quelques boucles, tenta de les entortiller. Elle abandonna. Elle prit la masse entière pour les relever. Trop lourd. Elle la laissa retomber. Il fallut encore un moment avant qu’un soupir ne la rassure. Murdoch ne la laisserait pas tomber. Sachant qu’elle avait été élevée parmi l’aristocratie, Rosa savait que sa sœur d’arme connaissait l’art de la coiffure. Parce que, avec une tignasse comme la sienne, parvenir à quelque chose relevait de l’art. Ou du miracle.

Elle sourit dans le miroir à Murdoch, la remerciant en silence de s’occuper de cette tâche qu’elle détestait. À sa question, Rosalinde ouvrit le tiroir de la coiffeuse. Le morceau de dentelle était là. Elle le prit entre ses doigts, farfouilla un peu. Il y avait une vieille broche, en étain. Pas particulièrement jolie, mais présentable. Il fallut bien peu de temps avant que Murdoch ne finisse. Rosalinde regarda le résultat. C’était joli, simple. « C’est parfait. Comme toujours. » Le sourire était franc. Murdoch parla alors de retourner à la soirée. Son air de découragement lui fit pitié. Comment une mère pouvait-elle faire cela à son enfant? Comment elle pouvait-elle lui venir en aide? Elle, qui ignorait tout des usages de la cour.

Doucement, elle posa sa main sur celle de sa consœur. « J’aimerais pouvoir te dire que nous pouvons rester ici, mais tu sais que ce n’est pas possible, hein? Si je te ressemblais, je prendrais bien ta place pour t’épargner ce supplice. Mais à défaut de pouvoir le prendre, je peux t’accompagner. Si tu ne peux parler à ta mère, je peux lui parler. Pendant que tu discuteras avec des dignitaires qui en valent la peine, qui comprennent que la paix n’est qu’un intermède… Que ça ne durera pas toujours. »

Rosa se releva. « Et sache que tu es un beau morceau de viande. » Elle déposa un baiser sur la joue de son amie avant de lui prendre la main pour la mettre sur son bras. « Viens. Allons affronter ton dragon de mère. » Elle entraîna Murdoch à sa suite, dans les couloirs. Ce qu’elle regrettait de ne pas rester dans sa chambre pour se reposer au lieu de perdre son temps en futilités. Mais si c’était pour aider une amie… Elle afficha un sourire. « Comment doit marcher une dame, déjà? » Rosalinde, moqueuse, lui demandait un petit cours, pour s’amuser avant le vrai spectacle. Tant qu’à sauter dans la fosse aux lions, elle tenait à être à la hauteur.
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Murdoch
Sous-Chef des Chevaliers d'Enkidiev
Murdoch


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MessageSujet: Re: Petit intermède [perdu dans le château]   Petit intermède [perdu dans le château] Icon_minitimeMer 29 Jan - 14:20

Murdoch réalisa encore une fois que son amie et elle ne venaient pas du même monde. Si elle était conscience de sa position privilégiée, du fait qu'elle n'avait jamais eu faim ou froid dans son enfance, elle enviait à sa consoeur la facilité de sa vie paysane, les liens chaleureux qui unissaient les gens et surtout du climat d'entraide qui existaient, malgré les désaccords habituels, entre les fermiers et ouvriers. Dans son monde à elle, les choses étaient différentes. Les gens nouaient rarement des liens à moins d'y voir un avantage quelconque. Ils laissent leurs amis d'avant s'échoués seuls et contribuerait à leur perte plutôt que d'être mêlés à leur déchéance. Même si Murdoch appréciait la vie aristocratique et n'aimait pas être une guerrière, elle était contente d'avoir connu autre chose dans sa vie. L'Ordre d'Émeraude, aujourd'hui d'Enkidiev, lui avait montré qu'il existait autre chose que cette surenchère de froufrous, de soirées, mais surtout de sourire empoisonnée et d'amitié éphémère.

Vous ne comprenez pas ma chère. Je remets aucunement en doute les facultés de Furie d'apprendre de ses erreurs. C'est plutôt les miens qui m'inquiétent. Ils ne lui donneront jamais une deuxième chance.

Elle finit d'arranger les cheveux de Rosalinde en silence. Les femmes nobles faisaient très rarement leur coiffure eux-mêmes. Toute son enfance, Murdoch avait été chaque jour impécablement coiffée. Sa chevelure blanche avait relui de milles feux. Elle avait été huilée, placée, enjolivée, agrémenté, tout. La vie à Zénor avait été plutôt austère en fait, mais sa nourrice avait toujours su démontrer des trésors d'ingéniosité lorsqu'il était question de l'apparence de la petite princesse. Lorsqu'elle était arrivée à Émeraude, Petite-Murdoch avait perdu tout cela. Mais il était hors de question que la Princesse de Zénor aie l'air d'une femme commune. Elle avait donc appris elle-même, copiant les servantes, étudiant les coiffures, usant de son imagination. Toujours convaincue que ses parents viendraient la chercher pour la placer chez un Magicien compétent et qu'elle reprendrait sa vie d'avant, elle avait fait avec les moyens du bord afin de conserver son apparence étudiée et distinguée. Et ça avait continuer ainsi. Il n'y avait que dans le plus dur de la guerre qu'elle ne s'était contenté que d'attacher sa chevelure blanche en queue de cheval. Aujourd'hui, elle avait retrouvé ses vieilles habitudes. Et le sourire que lui adressa Rosalinde lui confirma qu'elle avait vu juste dans ses choix. Quelque chose de simple siédait mieux aux manières et à l'apparence de sa soeur d'armes. De toute manière, la chevelure de son amie reluisait de tous ses feux. Elle n'avait pas besoin d'enjolivement supplémentaires pour attirer les regards. Murdoch répondit au sourire franc de Rosalinde par un autre tout aussi honnêtement. Elle savoura pendant qu'il passait ce moment entre amies et sans inquiétude. Le charme fut cependant bientôt rompue. La Sous-Chef su qu'elle devrait se rendre dans la salle et rejoindre Siobhan. Heureusement, une fois encore, son amie fut sensible à son désarrois. Malgré sa fatigue apparente, elle lui offrit de descendre dans le Hall avec elle et de l'accompagnée.

Oui, allons-y ensemble... répondit simplement Murdoch.

Elle releva le commentaire de son amie concernant la guerre imminente. Elle avait trop en tête cependant pour faire une réponse plus longue. De toute façon, Rosalinde savait qu'elle était épuisée. Différemment d'elle, mais épuisée tout de même. Elle laissa Rosalinde se relever et se diriger vers la porte.

Vous devriez prendre votre écharpe. Celles donner lorsque nous avons été à Jade enfants. Vous y aviez rencontrer leurs guérisseuses. C'était une école incroyable. Si vous l'avez toujours, je vous suggère de la porter. Elle ne manquera pas d'attirer l'attention de tous ces gens. Ils raffolent de tout ce qui est exotique et ne vous apprécierons que d'avantage en voyant que vous avez une occupation indispensable, lui dit-elle après un moment sans trop réfléchir.

Lorsqu'elle était préoccupée ou contrariée, Murdoch retombait toujours dans ses habitudes, redevenant une Dame, se réfugiant dans ce qu'elle connaissait le mieux. C'était une façon de faire le vide dans sa tête, de ne plus se préoccuper de ce qui la tracassait. La Sous-Chef se secoua la tête, revenant à la réalité. Elle retint Rosalinde par le bras, l'empêchant d'ouvrir la porte. L'heure était venue aux confessions. Elle n'aurait sûrement pas une aussi belle occasion plus tard de faire part de son plan. Et elle se doutait bien qu'elle aurait besoin d'alliés...

Rosa... commença-t-elle, cherchant ses mots, utilisant pour une rare fois le surnom de son amie. Je... Je n'ai pas l'intention de continuer la guerre. Je veux dire, je ne le veux pas. S'il le faut, je mènerais les Chevaliers à la guerre. Ce n'est pas la question. Mais j'aimerais que la paix dure. Juste un peu plus longtemps. Nous n'avons pas encore les effectifs pour battre l'Empire. Les Royaumes libres se remettent à peine des massacres de la bataille finale. Notre propre Ordre est chancelant. Nous avons besoin de plus de temps. Les gens ont besoin de vivre un peu avant que nous leur demandions encore une fois de faire de grands sacrifices. Ils sont déjà à bout ! Ils ont déjà tant perdu ! Comment voudriez-vous que nous leur demandions de nous donner leurs fils alors que leur époux leur a déjà été arraché. Je... Je crains une révolte. Vous connaissez les paysans. Vous savez aussi à quel point les gens de la haute société ne comprennent pas les besoins des gens du peuple. Même si j'arrive à les convaincre de rallié leurs armées, je doute que leurs sujets nous suivent à la guerre. Il ne s'agit pas seulement de trouver des effectifs, ce qui sera déjà un énorme problème. Nous avons besoin d'uniformes, d'armes, de ravitaillements. C'est... C'est trop tôt. N'êtes-vous pas d'accord ?

Les préoccupations de Murdoch allaient au delà de la soirée. Les Rois et les Reines la poussaient. Ils voulaient savoir quand reprendraient les combats. Ils avaient l'impression de stagner, de perdre l'enthousiasme du moment. Certains criaient même qu'à la place de prendre les armes, qu'on incitait les paysans à s’accommoder de leur situation. Murdoch avait voulu laisser tomber tout son raffinement lorsqu'on lui avait fait part de ce commentaire et mettre sa main au visage de l'imbécile qui s'était écrit contre l'état des choses. Il était trop tôt pour reprendre les armes. En vain, elle avait cherché des indices, des arguments, une lueur d'espoir que les Royaumes libres étaient prêts, mais rien n'était venu ébranler sa conviction qu'ils n'étaient pas encore prêts pour la guerre. Et elle savait que l'Empire non plus... C'était un secret. Son plus gros secret. Durant la bataille finale, après la disparition du Royaume des Fées, alors que les deux armées semblaient vouées à un massacre mutuel, elle avait rencontré la Chef de l'autre camps. Elle ne se souvenait plus laquelle des deux avaient initiée la rencontre. Peut-être s'étaient-elles tout simplement rencontrées sur le champ de bataille. Heureusement, Murdoch avait pu étudié quelque peu la langue de l'Empire au contact des prisonniers. Avec une économie de mot et malgré la barrière des langues, elle et l'autre, son nom était quelque chose comme Kahril, en avaient conclus qu'il vaudrait mieux de battre en retraite et, chacun de leur côté, de panser leurs blessures. Le Sous-Chef des Chevaliers d'Émeraude et la Chef des Seccyeths décidèrent secrètement d'un trêve. Murdoch n'avait pas aimé devoir en arriver là. Elle se sentait comme une traîtresse devant son propre peuple. Mais quel autre choix, sinon la mort, avait-elle eu ? Elle savait que certains auraient préférés cette conclusion. C'était pour cette raison qu'elle avait caché sa discussion avec Kahril d'Irianeth. Comment pouvaient-ils, eux, une poignée de dirigeants, décidé du sort de tous les Royaumes libres ? De toutes ces femmes, de tous ces hommes, de tous ces enfants. Non, Murdoch ne les mènerait pas à la mort ! Elle avait battu en retraite et savait que c'était le meilleur choix. Par contre, elle savait qu'à mesure que son peuple guérissait ses blessures, que l'Empire faisait de même. Elle n'attendait qu'un signe que les Royaumes libres avaient un avantage sur leurs ennemis pour relancer le combat. Pendant trois ans, elle n'en avait eu aucun. Elle avait décourager toute tentative de reprise de la guerre et avait attendu. C'était un jeu dangereux. Elle savait que l'Empire faisait pareil. Mais quel autre choix avait-elle ?

Elle attendit la réponse de Rosalinde avant de sortir. Ce genre de discussion, il valait mieux les avoir à l'abri des oreilles indiscrètes. Une fois qu'elles eurent échangées sur leurs positions respectives, elles sortirent enfant. Les deux amies marchèrent dans le couloir pendant un moment. Murdoch était perdue dans ses pensées. Aussi n'entendit-elle pas le commentaire de Rosalinde sur son apparence. Lorsqu'elle s'en rendit compte, elle ne put s'empêcher de rougir. Rosalinde lui donna un baiser sur la joue et lui prit la main afin de marcher côte à côte. Murdoch pensa qu'elle agirait probablement autrement si elle avait su le contenu de ses « entretiens privés » avec la Reine d'Opale. Murdoch savait très bien faire la différence entre des amies et des connaissances plus intimes, mais elle savait que ce genre de promiscuité féminine gênait certaines personnes. Rosalinde feignait vraisemblablement la bonne humeur. La Sous-Chef choisit de se perdre dans ses sourires et de faire comme si elle aussi. Sa consoeur lui demanda avec moquerie comment elle devait marcher, la taquinant sans doute avec le cours de maintient qu'elle avait donné à Furie. Murdoch se prit au jeu. Elle lui sourit et sorti son éventail.

Tout dépend de l'impression que vous voulez donner. Vous êtes un Chevalier. Aussi devez-vous avoir l'air assuré et en pleine possession de vos moyens. Comme ceci.

Murdoch la devança en avançant plus rapidement et prit une démarche empruntant un style militaire, mais qui gardait une petite touche féminine dans le roulement subtil des hanches.

Comme ceci vous voyez ? Ainsi, ils sauront d'amblée qui vous êtes et comment ils doivent vous traiter. Le désavantage d'être une femme soldat est que nous devons porter la robe durant les soirées officielles plutôt que l'uniforme. Ceci rend plus complexe notre identification. Mais toute situation à un bon côté. Nous pouvons à la fois jouer sur les deux tableaux. Allez, essayez !

Elle enjoint Rosalinde d'imiter ses pas et son allure martiale. Murdoch, elle, ne marchait jamais ainsi. Elle reprit sa démarche habituelle afin d'examiner sa soeur d'arme. Elle ne se promenait pas en soldat, mais bien en grande dame. Enfant, elle avait calqué ses pas sur ceux du Magicien d'Émeraude et de la Reine du Royaume. Elle s'était toujours refusée d'employer un style militaire. Murdoch refusait en fait de s'identifier comme soldat avant tout.

Non. Pas comme ça. Vos pieds sont trop écartés. On dirait que vous arpentez un champs ! Raidissez vos genoux. Voilà. Et tourner les pieds vers l'avant. Non là vous êtes trop délicate.

Murdoch cacha son sourire derrière son éventail. La maladresse de son amie l'amusait. Elle savait que Rosalinde ne lui en tiendrait pas rigueur. Adolescente, elle avait eu amplement le loisir de rire de sa soeur d'arme lorsqu'elles avaient été envoyés aider aux récoltes lors d'une année particulièrement difficile. Murdoch s'en souviendrait toujours. Elle n'avait que quinze ans. Un des fils de fermier la reluquait constamment. Encore incertaine face à sa féminité récente, elle n'avait su comment le repousser avec politesse. Normalement, sa mère aurait dû le lui enseigner, mais Siobhan était alors bien loin.

Hummmmmm. Marchez normalement et je vous dirai ce que veulent dire vos pas. Ce sera plus amusant ! De toute façon, nous n'arriverons pas tout de suite. Vous aurez amplement le temps de pratiquer ensuite. Figurez vous également que j'ai tenté de faire un petit jeu de rôle avec Furie. Elle devait se présenter à moi et j'étais un dignitaire quelconque. Elle ne semblait pas très à l'aise.

Les deux amies riaient et marchaient, oubliant avec un peu trop d'efforts peut-être la fête qui est attendait en bas. Aussi Murdoch en oublia-t-elle ses environs. Elle reculait, les yeux fixées sur les pas de Rosalinde et n'entendit pas la servante qui tournait alors le coin. Le reste se passa rapidement. La servante tenait un immense bol de boisson contenant des tranches de fruit et une savante décoration aux couleurs vibrantes. Elle était tellement concentrée à ne rien renversé qu'elle non plus n'entendit pas les deux Chevaliers. Murdoch, toujours en possession de ses moyens, s'arrêta juste à temps, mais la servante, de surprise, lâcha le récipent qui vient se fracasser contre le sol. Le coup projeta le liquide dans les airs et aspergea des pieds à la tête la Sous-Chef et sa tenue aux couleurs pâles. Ses cheveux blancs devinrent mauves à mesure que le liquide se rependait dans son dos et à l'arrière de sa tête. Murdoch se figea de surprise. Elle utilisa son pouvoir afin de geler la boisson afin qu'elle ne tâche pas plus qu'elle ne l'avait déjà fait ses vêtements. La servante porta les mains à sa bouche, rouge de honte et de peur de réprimande.

Et bien... souffla Murdoch après un moment. Je crois que je n'aurais pas le choix d'aller me changer.

Elle porta la main à sa chevelure. Celle-ci en ressorti avec des accents de violets.

Et me nettoyer... compléta-t-elle. Comment vais-je justifier cela à ma mère..!
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